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Miles #39 - S'INSPIRER POUR SE REINVENTER

Miles #39 - S'INSPIRER POUR SE REINVENTER

MUSIQUE TOP 5 RECORDS :

MUSIQUE TOP 5 RECORDS : SORTIES DE SAISON Privés de musique live pour un temps indéterminé, les mélomanes n’ont qu’une possibilité : se raccrocher aux sorties en rêvant de concerts et de joyeuse promiscuité. Voici donc cinq jolies plantes pour égayer la saison. Nicolas Capart Tayc « Fleur Froide » (H24) Bien qu’il soit sorti en décembre, le premier album de Julien Bouadjie alias Tayc continue d’égrener ses singles sans déperdition de plaisir depuis l’hiver. Galette afro-r’n’b tissée de miel, de bagatelle et de romance, « Fleur Froide » est à ce jour la plus belle réalisation du chanteur marseillais d’origine camerounaise, chouchou de ces dames. Il fait suite à sa trilogie « Nyxia », ode à la gent féminine, aux joies du sexe et aux amours complexes, où se côtoient parfois kitsch et lyrisme. Signé sur le label H24 du rappeur Barack Adama (ex- Sexion d’Assaut), Tayc est une valeur de plus en plus sûre de la scène urbaine hexagonale, qu’il foulait d’ailleurs pour la première fois en grandes pompes au Trianon parisien juste avant la fermeture des salles de concert. Le titres « Moi je prouve » et surtout « N’y pense plus » – et son refrain imparable « Yimmy, yimmy, yimmy, yimmy… » – vous réchaufferont sans peine jusqu’à l’été. Peet s’affranchit quelque peu du groupe « Le 77 » et s’offre enfin un véritable album en solitaire. Et l’on découvre soudain un artiste plus sensible, plus intime («Pierrot»), toujours déconneur («Kéké») mais souvent touchant («17») au fil des quatorze pistes de « inon e son nom e amille. ne laque lutt éclectique, majoritairement produite par l’artiste, bardée de musiciens et de quelques invités de marque des couloirs du hip hop noir-jaune-rouge, de l’éternel acolyte Morgan (Le 77) à Swing (L’Or du Commun) en passant par le ketje Zwangere Guy sur l’excellent « Rêves ». Depuis plus d’un an, Greentea Peng nous gâte de singles cinq étoiles. Black Country, New Road « For the First Time » (Ninja Tune) Si le rock n’est pas encore mort, en dépit des annonces multiples de son décès, force est de constater qu’il n’a pas bonne mine et galère à se réinventer. Tout droit venu de la nation qui enfanta le genre, le collectif londonien « Black Country, New Road » semble moins animé du désir de le révolutionner que d’une envie irrépressible de repousser les murs et de bafouer les règles. Quatre jeunes hommes et trois demoiselles d’à peine plus de vingt ans se partagent ici guitares, basse, batterie, saxo, violon et micros. Sept musiciens qui forment cette jeune équipée britannique et font souffler un vent de fraîcheur sur la scène depuis la sortie de leur premier album en février. Un mélange de post-rock, de math-rock et de free jazz déclinés en six plages étrangement accessibles dont l’euphorie se révèle hautement contagieuse. Peet « Mignon » (Universal) Celui-là est un disque que l’on attendait d’oreille ferme, tant chacune des sorties en solo du rappeur bruxellois nous a séuit euis les remires rimes e « eate en 2017. Après avoir étrenné toutes les scènes du Royaume avec ses complices Morgan et Félé Flingue, 58 Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV

La Femme « Paradigmes » (Born Bad) Plus d’une décennie déjà s’est écoulée depuis les premiers bruissements de guitares de La Femme. Collectif psychpop français aux mensurations variables qu’on ne présente plus, la joyeuse bande emmenée par Sacha Got et Marlon Magnée publiait ce mois d’avril son troisième opus. Et l’on retrouve avec un plaisir non dissimulé cette manière singulière de manier et d’électriser le verbe en français. Après avoir remporté une Victoire de la Musique pour « scho roical erlin et lus que conirmé son succès populaire avec « Mystère » (2016), La Femme apparaît ici en roue libre, bien que toujours traversée d’un conflit entre ses anciennes velléités punk et son nouveau statut de formation rock mainstream. En résulte un disque en forme de voyage tous azimuts, un rien bordélique mais assez délectable, qui fera virevolter votre cortex sans bouger de votre canapé. Greentea Peng Pour conclure ce furtif tour d’horizon, nous ne résistons pas à la tentation de faire découvrir la fée Greentea Peng, alias Aria Wells de son vrai nom. L’artiste lononienne na as encore sorti e éritable « mais nous gâte de singles cinq étoiles à intervalles réguliers depuis plus d’un an. Cet album tant attendu est programmé pour le 4 juin prochain et devrait s’appeler « Man Made ». Fille spirituelle de Lauryn Hill et d’Erykah Badu, la chanteuse tatouée et percée concocte de sa voix d’exception une nu-soul brûlante aux relents souvent psychés. La trame r’n’b hypnotique de « Downers », l’imparable « Hu Man », quasi bossa nova, ou plus récemment l’excellent « Nah It Ain’t The Same » jazzy cool sont autant de pépites à découvrir d’urgence, en attendant l’avènement de cette future grande à l’été. Ici le collectif londonien « Black Country, New Road ». Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV 59