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Miles #42 - MIKE HORN L'AVENTURIER

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Miles #42 - MIKE HORN L'AVENTURIER

DOSSIER MONTRES

DOSSIER MONTRES DODÉCALOGUE SUISSE Label prisé, le « Swiss made » résonne tout particulièrement aux oreilles de l’esthète quand il est question d’horlogerie. Top 12, forcément subjectif, des modèles helvétiques iconiques. Michel Verlinden Qu’est-ce qu’une montre iconique ? La question n’a rien d’évident qui chatouille un mystère impénétrable, celui de l’inspiration et du goût. Pour en évoquer les contours, la perche a été tendue à Françoise Lanoizelet, l’une des deux chevilles ouvrières de Hall of Time, enseigne réputée à Bruxelles pour décliner deux boutiques affichant, c’est ce qui nous intéressait, le culte du garde-temps intemporel en commun. « Quand une montre fait son apparition sur le marché, il est très difficile de savoir si elle deviendra mythique ou pas », confie l’intéressée en guise de préambule. En conséquence, c’est souvent en regardant dans le rétroviseur, depuis une postérité, que l’envié statut se dessine. Du coup, il est logique d’en conclure qu’un garde-temps iconique ne se prémédite pas. « Quand on essaie d’en faire une science exacte, par exemple en appliquant les recettes du passé… c’est souvent l’échec qui sanctionne l’aventure formelle », tranche la connaisseuse. Si l’on en croit son expertise glanée depuis plus de 10 ans, une série de trois critères caractérisent les modèles au sommet de l’horlogerie entendus comme « ceux qui résistent à l’épreuve du temps car c’est ce dernier qui est le juge suprême dans cette affaire ». 2 1 1 . Tank de Cartier a connu plusieurs déclinaisons, mais son ADN reste toujours reconnaissable. 3 2. Reverso de Jaeger- LeCoultre : la Reverso d’aujourd’hui se veut encore un hommage aux codes esthétiques des années 30. 3. Navitimer de Breitling : le modèle le plus emblématique de la marque. Aujourd’hui elle offre environ 70 heures de réserve de marche. 4. Royal Oak d’Audemars Piguet : pour les 50 ans d’Audemars Piguet, cette version de la Royal Oak Jumbo panache tradition et innovation. 4 40 Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV

Stratégie de la rupture Peut-être que le plus évident de ces critères est l’originalité. Qu’il s’agisse d’un point de vue technique, esthétique, voire symbolique, ces merveilles apportent quelque chose, « initient une rupture ». Impossible de ne pas penser à la Tank de Cartier, légende, fabriquée dans une manufacture suisse rappelons-le, qui va « donner un sérieux coup de fouet » à la montre-bracelet. « L’originalité dans ce cas provient du fait qu’à l’époque le gousset domine le marché des garde-temps de poche », précise Françoise Lanoizelet. Cette notion d’innovation marque également la Reverso de Jaeger-LeCoultre, pensée pour se mettre au diapason d’un certain goût pour le sport d’une époque, en l’occurrence le polo au début des années 30. La Navitimer de Breitling, quant à elle, ouvre le sillon d’une montre-outil intégrant une règle de calcul. A l’aune de ce constat, il n’est pas interdit de la considérer comme l’ancêtre des calculatrices multifonctions et des modèles à quartz. En 1983, c’est la Jelly Fish de Swatch qui bouleverse la donne. Dessinée par la Vaudoise Marlyse Schmid, cette référence crée le buzz en raison de son boîtier transparent. La Royal Oak d’Audemars Piguet ? Elle sacre l’avènement de la montre automatique sportive de luxe. La J12 de Chanel ? Cette création de 1987 est pour toujours associée à l’irruption d’un matériau jusquelà sous-représenté, la céramique. La BR01 de Bell & Ross ? Plus récente encore (1992), cette référence, modulable à l’origine et déclinée à l’envi par la suite, est identifiable entre mille avec son boîtier carré. Très emblématique également est le chronographe El Primero de Zenith datant de 1969. « Là, on parle d’un mouvement remarquable, les 36.000 alternances par heure, ce n’est pas rien car, au moment où régnait une intense course à la précision, il s’agit de la mise au jour du chrono automatique avec de très hautes fréquences », constate l’attentive observatrice. Également portée sur les fonts baptismaux en 1969, la Monaco de TAG Heuer se place pour sa part dans une veine plus symbolique qui est bien sûr liée au cinéma. Au poignet de Steve Mc- Queen, le garde-temps acquiert une aura d’authenticité intimement nouée au refus de l’acteur de se faire doubler pour les scènes de course automobile dans le film « Le Mans » de Lee H. Katzin. Bien sûr, toute élaboration d’une loi générale se heurte à une exception. Ainsi de la Nautilus (1976) de Patek Philippe qui en soi n’apporte pas vraiment une dimension horlogère nouvelle dans la mesure où, tout 5 5. J12 de Chanel : on doit l’emblématique J12 à Jacques Helleu, jadis directeur artistique de la Maison Chanel. 6. El Primero de Zenith : le mouvement du chronographe El Primero de Zenith m.arque un jalon dans la course à la précision. 7. Monaco de Tag Heuer : à jamais liée à l’acteur Steve ceen dans le film Le ans. 8. Nautilus de Patek Philippe : dessinée par Gérald Genta, la Nautilus de Patek Philippe est l’un des modèles iconiques les plus recherchés. 7 6 8 Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV 41