VOYAGE SHOPPING DANS UNE CENTRALE ÉLECTRIQUE L’usine la plus connue de Londres a rouvert ses portes, restaurée et pimpante comme neuve, après une vacance de plus de 40 ans. La Battersea Power Station, sur les bords de la Tamise, accueille aujourd’hui une véritable petite ville de shopping dans ses murs. Une nouvelle station de métro en facilite l’accès. Serge Vanmaercke Si les amateurs d’architecture connaissent ce joyau depuis sa conception dans les années 1920 du siècle dernier, dans un lieu jusque-là réputé pour sa cultures… d’asperges, l’édifice a connu une notoriété mondiale quand, en 1977, le groupe Pink Floyd l’a placé en couverture de son album Animals, avec un cochon gonflable pendu entre deux de ses quatre cheminées. Mais cette centrale électrique, dessinée par l’architecte Giles Gilbert Scott - également l’auteur des fameuses cabines téléphoniques rouges de Londres et de ce qui est devenu Tate Modern -, est également apparue dans Sabotage d’Alfred Hitchcock (1936), The King’s Speech de Tom Hooper en 2010 ou The Dark Knight de Christopher Nolan en 2008. Starchitectes Si ailleurs le long de la Tamise, la Bankside Power Station a bénéficié de l’intervention du duo d’architectes suisses Herzog et de Meuron pour devenir le musée Tate Modern (qui a ouvert ses portes en 2000), l’imposante Battersea Power Station (170 x 160 m) est tombée aux mains du privé, qui y a installé un véritable village de shopping haut de gamme. Et qui a entouré l’usine aux accents Art Déco d’un projet immobilier d’envergure, auquel ont participé notamment Frank Gehry et Norman Foster, tandis que le Vue de la Battersea Power Station restaurée, depuis la Tamise. John Sturrock. 32 Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV
1 L’ÉDIFICE A CONNU UNE NOTORIÉTÉ MONDIALE QUAND, EN 1977, LE GROUPE PINK FLOYD L’A PLACÉ EN COUVERTURE DE SON ALBUM ANIMALS. 2 plan directeur a été confié à l’architecte uruguayen Rafael Viñoly installé à New York. Si, depuis la Tamise, la vue du bâtiment de Giles Gilbert Scott est toujours mise en valeur, de côté et à l’arrière, la notoriété des architectes convoqués pour les projets séparés par le piétonnier Electric Boulevard n’empêchera pas certains de penser qu’on aurait pu laisser un peu plus de place entre la nouvelle architecture et celle d’origine. La petite histoire Les travaux du bâtiment original de la centrale de Battersea avaient commencé en 1929 et la production d’électricité a débuté en 1933, initialement à partir d’une seule salle de turbines pourvue de deux cheminées. À mesure que les besoins en électricité ont augmenté à Londres, la centrale de Battersea s’est agrandie, avec la mise en service de la salle de turbines B en 1944 et l’achèvement de la quatrième et dernière cheminée en 1955. À son apogée, la centrale de Battersea fournissait un cinquième de l’électricité de Londres, notamment pour les pièces du palais de Buckingham et du Parlement de Westminster. La Tamise toute proche fournissait plus d’un milliard de litres d’eau par jour, réchauffée par le charbon arrivant par le fleuve, à raison de 240 tonnes par heure. Le bâtiment a été mis hors service en 1983 et, dans les années qui ont suivi, plusieurs tentatives infructueuses ont été faites pour réaménager le site. Destination shopping Depuis 2012, la centrale électrique et son site environnant de 17 hectares sont sous la garde des actionnaires actuels, Sime Darby Property, S P Setia et le Employees’ Provident Fund (EPF), qui ont supervisé la restauration du bâtiment. En 2019, Permodalan Nasional Berhad (PNB) et EPF sont devenus les propriétaires du bâtiment. Parmi les commerces qui s’y sont déjà installés figurent notamment la chaîne belge de produits cosmétiques Rituals et des grosses pointures de l’horlogerie comme Cartier, Rolex et autres Tag Heuer ou de la mode, comme Uniqlo, Ralph Lauren, Lacoste et Hugo Boss. Le lieu vaut certainement le déplacement d’autant qu’une nouvelle station de métro, inaugurée pour l’occasion et prolongeant la Northern Line jusque-là, permet de le rejoindre aisément n. 3 1. L’intérieur de Battersea Power Station le jour de l’ouverture, le 14 octobre dernier. 2. La couverture de l’album Animals des Pink Floyd, en 1977. 3. Une image d’archive prise depuis l’autre rive de la Tamise, en 1945. Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV 33
ORIGINAL COLLECTION OF JAMES BOND V
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