VOYAGE SPORTS EXTRÊMES À MALTE À Malte, le soleil brille quelque 300 jours par an. Pourtant, l’orage gronde sur la minuscule île au moment où nous atterrissons. Une excellente entrée en matière pour un récit sportif sur les facettes extrêmes de Malte. Steven Graauwmans 1 2 Nous y sommes parvenus. C’était l’un des derniers vols charters d’Air Malta, en septembre. Après les cris et l’atterrissage cahoteux, les applaudissements retentissent dès l’arrêt au sol. Nous ne participons pas, nous nous préparons à d’autres activités de l’extrême. À la réception de l’hôtel, la jeune femme sourit : « Vous les Belges, vous avez ramené la pluie ». Pour rejoindre l’établissement à Mellieha, le taxi se transforme en véhicule amphibie. Les rues sont des rivières. « Dans quelques jours, toute l’île sera de nouveau verdoyante », nous raconte notre guide le lendemain. Lorsque le reste de l’hémisphère nord est pris de mélancolie, la vie reprend sur la petite île de 23 km sur 17. À Malte, le printemps commence en automne. Coasteering Après une brève randonnée matinale dans la réserve naturelle Majjistral Nature and History Park, nous nous attaquons à notre premier défi dès l’après-midi : coasteering — ou canyoning côtier —, falaises vertigineuses, casque sur les oreilles, gilet de sauvetage, baudrier et mousquetons. Si une expérience de l’escalade n’est pas requise, mieux vaut ne pas avoir le vertige. Au bord d’une falaise avec vue sur la mer, nous avons rendez-vous avec Charlie et Bogdan but-you-can-call-me-Bob. Bob n’a pas l’air sérieux du tout. Vous me trouverez peut-être ringard, mais malgré tout le respect que j’ai pour Radja Nainggolan, les tatouages dans le cou ne m’inspirent pas. Pourtant, mes idées conservatrices sont rapidement balayées : Bob est on ne peut plus consciencieux quand il s’agit de son activité de coasteering/escalade. Certes, ce n’est pas pour les poules mouillées. Nous avançons sur une petite corniche sablonneuse d’à peine un pied de large. Concentration maximale requise. Loin sous nos pieds, la Méditerranée scintille au soleil. Je me souviens de mes cours d’escalade d’il y a des années, lors d’un week-end de spéléologie entre amis : toujours garder trois points d’ancrage. Deux pieds et une main, deux mains et un pied. C’est la base. Et rester calme, inspirer, expirer. Bob parle d’équilibre mental. Il nous apprend aussi à sauter dans la mer... d’une hauteur de 10 m. Plus question de faire demi-tour. La température de l’eau est encore agréable, mais nous devons faire attention. Charlie nage devant nous pour nous prévenir des méduses : les gelées de mer roses peuvent provoquer d’intenses brûlures. Quelques centaines de mètres plus loin, nous grimpons à nouveau sur les rochers. Nous fixons nos mousquetons à la corde tendue et poursuivons notre ascension — ou via ferrata dans le jargon. L’escapade se termine quelques heures plus tard. Le kiff... Et ce n’est qu’un début. 1. Le coasteering, du kiff sur les falaises. 2. Sauter, nager et grimper. 3. Le flyboard, un jet ski qui vous propulse dans les airs .. 4.Dans les ruelles à bord d’une voiturette de golf . 5. Malgré l’euphorie, on continue de respirer ! 34 Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV
L-Ikla T-Tajba Toute cette adrénaline qui inonde nos veines et toutes ces tasses de Méditerranée avalées nous ont donné faim et soif. Nous envisageons d’abord de faire du feu. Après tout, nous sommes ici pour découvrir la face extrême de Malte, et nous avons de quoi manger. Ce matin dans la réserve naturelle, nous avons trouvé de quoi préparer un repas végétarien : fenouil sauvage, câpres sauvages et figues de Barbarie. Mais comme nous sommes des gens civilisés, nous optons pour la cuisine traditionnelle maltaise. Lampuka, calamar et thon tout droit sortis de la mer ou daurade et saumon des fermes piscicoles : ici, les amateurs de poisson ont de quoi se faire plaisir. Les plats à base de fenek sont encore plus typiques : que diriez-vous de spaghettis au lapin ? Un régal ! Surtout avec une bière Cisk ou un Kinnie sans alcool. Ou un vin maltais, extrêmement rare vu la taille de l’île, mais d’autant plus exquis. L-ikla t-tajba, c’est-à-dire bon appétit en français correct. Voilà une transition parfaite vers la langue. Le maltais est un méli-mélo d’influences. Un melting-pot d’italien et de français, et l’une des seules langues arabes écrites en caractères latins. BOB PARLE D’ÉQUILIBRE MENTAL. ET NOUS APPREND À SAUTER DE 10 MÈTRES DE HAUT DANS LA MÉDITERRANÉE. PLUS QUESTION DE FAIRE DEMI-TOUR. 3 Euphorie sous-marine Notre séance de flyboard est annulée en raison de la météo agitée — ciel bleu azur parsemé de nuages et vent soutenu. Nous en avions pourtant rêvé. Dommage, mais notre guide a une solution à tout. À première vue, cela ne ressemble pas à 5 4 Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV 35
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