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Miles Gentleman Driver's Magazine #34

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Miles #34 - Mer du Nord On en Veut Encore !

INTERVIEW CROISÉE LE

INTERVIEW CROISÉE LE CHOIX DU CŒUR Miles a réuni trois passionnés de l’automobile classique pour discuter de l’évolution du marché et de son intérêt auprès des jeunes. Rencontre avec Grégory Tuytens (expert automobile chez Bonhams), Sébastien de Baere (directeur général du musée Autoworld) et Erik Panis (responsable des salons InterClassics de Maastricht et Bruxelles). Boris Rodesch Comment se porte le marché des automobiles classiques en 2019 ? Grégory Tuytens : Après une période de croissance extraordinaire il y a quelques années, le marché a beaucoup changé au cours des 12-24 derniers mois. Depuis, les investisseurs opportunistes l’ont quitté et nous avons atteint un niveau plus sain. En 2019, le marché s’adresse à nouveau principalement aux amateurs, ce qui est très important. Bien sûr, le Brexit, les zones à faibles émissions et les embouteillages à travers tout le pays n’ont malheureusement pas un impact positif sur le marché. En Europe, le baromètre du marché de l’automobile classique est le salon Retromobile, à Paris. Au niveau mondial, c’est à Monterey lors des ventes de Pebble Beach au mois d’août, où les résultats étaient mitigés. Certains modèles et « périodes » se portent étonnamment bien et d’autres étonnamment mal. Cependant, nous considérons que le marché reste bon pour certaines voitures d’exception, originales, de qualité supérieure et « fresh to the market », c’est-à-dire qui proviennent des grandes collections et qui toire » derrière la voiture est par ailleurs tout aussi impor- ce Corniche ayant appartenu à Muhammad Ali (Cassius Clay) que nous avons vendue l’an dernier pour un montant record de 132.250 €. Sébastien de Baere : En effet, après deux très belles années en 2014 et en 2015, qui ont vu les prix de certaines voitures anciennes monter beaucoup trop vite, nous assistons à une correction du marché. Ces montants n’étaient pas réalistes. Je constate qu’il y a désormais beaucoup de gens, ceux qui pensaient que la voiture ancienne était un produit d’investissement, qui se retirent progressivement du marché. Ces cow-boys, qui ont acheté avec le cerveau plutôt qu’avec le cœur, ont perdu de l’argent. Cette correction du marché est positive et force les acheteurs à être plus réalistes. Ils achètent à nouveau pour de bonnes raisons, avec le cœur et la passion. De façon objective, si on analyse les résultats des ventes de Pebble Beach, on constate qu’ils ont réalisé 25% de ventes Grégory Tuytens 46 Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV.

Sébastien de Baere en moins par rapport aux années précédentes. Sachant que le marché américain est un baromètre, il y a de quoi se poser certaines questions. Par ailleurs, je rejoins aussi Grégory quand il dit que seules les perles rares avec un pédigrée intéressant vont se stabiliser et même continuer à augmenter sur le marché dans le futur. Cela étant dit, le nombre de visiteurs au musée augmente encore chaque année (180.000 visiteurs à Autoworld en 2018). Alors, bien sûr, il faut se soucier de l’environnement et repenser la mobilité dans les villes, mais la passion, l’amour pour l’automobile et le respect de l’héritage toire et on ne pourra pas l’effacer. Erik Panis : Nous remarquons également que le marché est en train de changer. Cela se constate lors des salons automobiles, dont l’offre est plus variée et où les jeunes classiques ont fait leur apparition. Au cours des années de boom du marché de l’automobile classique, la demande, l’offre et donc le prix des véhicules classiques ont augmenté de façon spectaculaire. Cette croissance s’explique en partie à cause des investisseurs, qui considéraient les voitures classiques comme un bel investis- remarque à travers les événements liés aux automobiles classiques. Si les nouveaux événements poussent comme des champignons, certains d’entre eux disparaissent déjà. Sur base du succès à Maastricht et de l’évolution positive du marché, nous avons lancé InterClas- continuant à investir dans la qualité, la présentation et l’originalité (et donc en refusant d’opter pour l’« argent çants mais aussi des visiteurs et amateurs d’automobiles classiques. Bien entendu, comme expliqué par Gregory, d’autres fac- peut ou pas rouler. Cependant, je reste convaincu que ces mesures ne seront pas à même d’empêcher l’amateur d’automobiles classiques de poursuivre son passe-temps favori. Ainsi, le patrimoine automobile demeurera pérenne. Les jeunes sont-ils concernés par le marché ? Trouve-ton par exemple de jeunes collectionneurs qui s’intéressent aux voitures d’avant-guerre ? GT : la voiture de collection, existe bel et bien auprès des jeunes d’aujourd’hui. Evidemment, un modèle de voiture est inévitablement lié aux générations qui l’ont connu. Nous aimons les modèles que nous avons vu emprunter nos routes ou dont nous rêvions lorsque nous étions enfants. Par exemple, j’ai grandi avec la Ferrari F40 et la Porsche 959, qui sont restées gravées dans mon esprit. Toutefois, ces modèles sont devenus inaccessibles et assez peu pratiques, au point qu’ils ne été déplacées vers certains aspects plus fascinants: le plaisir de conduire, un design épuré, un prix abordable,... Beaucoup de jeunes commencent par conséquent à chercher des alternatives, souvent des modèles de la belle époque des années 1950 et 1960. Une fois que leur curiosité pour ces voitures est assouvie, ils s’intéresseront aux modèles d’avant-guerre plus sportifs, « Dare to be different ». Notre génération ne connait ces voitures que des grands évènements commémoratifs, donc vraiment à un public d’amateurs et, selon moi, n’attirera jamais un grand public parmi la jeunesse actuelle. Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV. 47