Moniteur Automobile n°1804

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OPINION 27 INBOX VINCENT FRANSSEN Responsable du site Speed Action TV.be, speaker officiel du Grand Prix de Monaco, des événements Peter Auto et de bien d’autres événements sur circuit, commentateur des «Live» du Belgian Rally Championship, membre de l’organisation des Legend Boucles @ Bastogne, responsable communication pour de nombreux teams, pilotes, organisateurs et promoteurs, Vincent Franssen vit au rythme de sa passion et de la place de son sport favori dans notre société. LA PETITE BELGIQUE, CETTE GRANDE NATION Anos chers voisins du sud, on reproche souvent d’être chauvins. Au bout du compte, ont-ils tort de jouer constamment la carte France? Et si en fait, l’anormalité, elle était chez nous? Prenons l’exemple du sport automobile. La Belgique a beau être un petit pays par la taille, dès qu’il s’agit de voitures de course, son omniprésence internationale est tout simplement incroyable! Une position privilégiée que l’on doit évidemment au Circuit de Spa-Francorchamps, cathédrale du sport auto en noir-jaune-rouge, à nos champions, symbolisés par Jacky Ickx en circuit et Thierry Neuville en rallye, à nos teams, à l’image de WRT, mais aussi à toutes ces personnes qui travaillent dans l’ombre des plus grands événements, dont la compétence est connue et reconnue bien au-delà de nos étroites frontières. Directeurs de course, officiels, techniciens de talent, experts en chronométrage, vidéastes, etc. La liste est longue. Elle ne peut qu’inspirer le respect. Et c’est sans doute là qu’on se rend compte que le gentil défaut de nos voisins du sud n’a pas contaminé nos régions. Trop souvent en effet, a fortiori depuis l’avènement des réseaux sociaux, on lit, on voit et on entend des critiques envers tel circuit, tel événement, tel pilote, telle équipe, tel championnat… Certes, tout le monde a le droit de s’exprimer, même si la majeure partie de ces censeurs ne le font pas correctement. Mais pourquoi donc le passionné belge n’est-il pas plus enclin à encourager, plutôt qu’à critiquer? Pourquoi toutes ces railleries dès lors que Neuville ne gagne pas un rallye? Pourquoi ces crocs-en-jambe et ces «MAIS POURQUOI DONC LE PASSIONNÉ BELGE N’EST-IL PAS PLUS ENCLIN À ENCOURAGER, PLUTÔT QU’À CRITIQUER?» bras d’honneur dès l’instant où la moindre anicroche vient perturber un événement à Francorchamps? Pourquoi ces éternelles ritournelles autour du Grand Prix de Belgique, qui constitue tout de même une vitrine exceptionnelle sur la scène mondiale? Pourquoi fouler aux pieds ce qu’on a adoré? Si la critique était fondée, justifiée, avérée, on ne pourrait qu’en prendre bonne note. La tendance du moment est toute autre. On dégomme pour le plaisir de dégommer. Ainsi, à en croire certains, le Grand Prix de Belgique est une farce politicienne, Thierry Neuville un pilote surfait, les fédérations et les organisateurs n’y connaissent rien, nos officiels sont des abrutis, et les acteurs de l’ombre… des acteurs de l’ombre. Des prises de position lamentables qu’on retrouve aussi, hélas, auprès de certains médias, passés maîtres dans l’art de faire le buzz, quitte à tirer à vue gratuitement. A tous ces observateurs, qu’ils soient ou non autorisés, on a juste envie de répondre que oui, Francorchamps est à bien des égards le plus beau circuit du monde, oui, Thierry Neuville est de la race des seigneurs de la route, oui, notre fédération a totalement raison de se remuer pour aider nos jeunes pilotes à percer, quitte parfois à faire des mécontents. En un mot comme en cent, oui, on peut, on doit faire preuve d’une totale fierté face aux performances et réalisations des uns et des autres. Un si petit pays, côté superficie, une si grande nation côté sport auto. Cela mérite bien d’agiter un fanion et fredonner un hymne, non? C’est moins sexy que de flinguer à tout va, certes. Mais nos voisins du sud, ils y arrivent, eux… Alors, pourquoi pas nous? Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV.